La chatiment de l'au-dela by Peter Tremayne

Auteur:Peter Tremayne [Tremayne, Peter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: non lu, Roman Policier
Éditeur: 10 - 18
Publié: 2011-07-31T22:00:00+00:00

CHAPITRE XI

— Rengainez votre épée, Garb de Maigh Eo ! Nous n’appartenons pas à la fraternité de Cild ! se récria Eadulf.

— Je vous ai vu à la chapelle, ricana Garb, vous êtes un menteur, Saxon.

— Il dit la vérité.

Fidelma venait de s’interposer entre Eadulf et le guerrier du Connacht, la main levée et la paume tournée vers l’extérieur.

— Je suis Fidelma de Cashel et je vous mets au défi de tuer un innocent.

Garb hésitait.

— Je vous ordonne de rengainer votre épée ! lança Fidelma avec autorité. À moins que vous ne désiriez tuer la fille d’un roi, avocate des lois des Fénéchus ?

Le guerrier abaissa lentement son arme en étudiant la jeune femme d’un air méfiant.

— Vous êtes vraiment Fidelma de Cashel ? demanda le prêtre qui avait rejoint Garb. Le dálaigh qui a résolu le vol mystérieux de l’épée du haut roi ?

— Je suis Fidelma le dálaigh.

Le religieux la considérait maintenant avec une expression de surprise où se mêlait une crainte respectueuse. C’était un homme d’un certain âge dont les cheveux gris, rasés sur le devant de la tête, lui tombaient en boucles sur les épaules. Il avait un beau visage digne, avec des yeux sombres et une bouche ferme et bien dessinée.

— Donc vous êtes la soeur du roi Colgú...

— Elle-même.

— Que faites-vous ici accompagnée d’un Saxon ? lui demanda Garb avec brusquerie tout en continuant d’agiter son épée. Je l’ai vu à l’abbaye il y a seulement deux nuits de cela.

— J’y étais moi aussi, car j’accompagnais frère Eadulf, émissaire de l’archevêque de Cantorbéry. Cette nuit-là, nous venions d’arriver et on nous avait installés à l’hôtellerie. Comme j’étais malade, frère Eadulf s’est rendu seul à la messe des funérailles de son ami, frère Botulf. Où vous avez fait une entrée fracassante, à ce que l’on m’a rapporté.

Garb fronça les sourcils.

— Botulf était votre ami ?

— Non, celui d’Eadulf. Et maintenant, si vous pensiez avec votre tête et non plus avec votre coeur ?

Mais Garb ne se démonta point.

— Que faites-vous ici ? Serait-ce Cild qui vous envoie ?

Fidelma eut un geste d’impatience.

— Du tout. Nous étions retenus prisonniers à l’abbaye où Cild avait projeté mon exécution. Nous avons donc estimé plus sage de lui fausser compagnie. Vos origines, l’hostilité que vous avez manifestée à l’égard de Cild et les remarques que vous avez faites sur Botulf nous ont convaincus de partir à votre recherche. D’ailleurs, je vous signale que vous n’avez pas été bien difficile à trouver.

Ignorant le bouillant Garb, le religieux s’avança, les mains tendues.

— Bienvenue à Tunstall, Fidelma de Cashel. Je suis frère Laisre, le père spirituel de cette petite communauté. Et maintenant, vous allez nous raconter votre histoire autour d’un bon feu et nous expliquer ce qui vous amène ici.

Ils suivirent frère Laisre. Garb, qui s’était résigné à rengainer son épée, fermait la marche en lançant des regards noirs à Eadulf. Ils pénétrèrent dans une bâtisse en bois où régnait une douce chaleur. Là, plusieurs religieux préparaient le repas du soir, s’affairant

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